CIE A/CORPS

 

La GargotTe ou la Brèche au Diable, le Chemin de Marie Joly 1h25’, pièce nostalgique sur un air de fête pour 5 danseurs et 3 musiciens.


C’est entre passé et présent, entre la vie de la cité et la vie souterraine laborieuse du fond que prend forme “La GargotTe”, à travers une confrontation des différences et par l’opposition d’univers bien distincts mais réunis par nécessité : mine, cité, fond, surface, homme, femme, usine, campagne, travail, fête, français, immigrés... L’urgence d’abord avec “La Brèche au Diable” : les danseurs ne racontent pas la mine mais suggèrent la force, le courage et la solidarité des mineurs aujourd’hui disparus. Cette force accumulée se libère dans une respiration commune en suivant la lenteur et l’épaisseur des corps contraints, en résistance remontant à la surface ! Le danger s’efface laissant place à un cérémonial simple mais vital : la fête et les pélerinages à “Marie Joly”. Elle est le témoin de tous les partages, de toutes les joies, de toute vie. De l’obscurité naît la lumière.

La Brèche au Diable 30’, 1er volet de La GargotTe pour 3 danseurs.


Ce trio marque le début d’un travail sur la mine : l’oppression et le corps contraint… S’enfoncer dans la terre, se glisser sous l’écorce, fascine et effraie. Immergés dans l’univers sonore et visuel de la Brèche, les danseurs sont habités par une secrète inquiétude. Le souffle retenu devient alors le signe d’une tension intérieure sourde et pesante. Le corps se durcit, se tord, se contracte ou s’arcboute. Le rythme s’accélère, la respiration devient irrégulière et nous retient. La gestuelle s’épaissit. Se débattre lentement pour ne pas étouffer ; contenir, accumuler, (s’)extraire, puis (s’)arracher. Fragilités et forces extrêmes, nées de rencontres et d’étreintes vitales où le toucher fait naître la résistance.

La mise en danger des vies était une évidence rarement contestée, et le corps cassé, anéanti, une fatalité acceptée. La création artistique peut-elle rendre compte de cette vie des humbles? “La Brèche au Diable” s’y essaie, en poussant les gestes aux limites de l’immobilité, afin d’atteindre sans toucher, le point indiscernable où ils semblent se dissoudre, laissant paradoxalement transparaître des corps toujours en mouvement.

C'est à partir de cette mise en scène du souffle, de l’énergie et du mouvement, que s’esquisse et se compose le corps laborieux. Sur des environnements de Jean-François Cavro et diverses compositions pour accordéon d’Arnaud Méthivier et Marc Perrone.

avec Mélanie Marie et Nicolas Maurel : danseurs - chorégraphes ; David Berring : danseur, Alexandre Jarlégant : création lumière, Jean-François Cavro : environnements sonores, Isabelle Lebreton : création costumes.

Créé en résidence à Gallardon et Lèves et du 25 octobre au 19 novembre 2004 à L’Atelier à spectacle de Vernouillet (28). Présentée au Centre National de la Danse à Pantin le 24 janvier 2005 et les 27 et 30 janvier 2005 aux Moissons d’Hiver à l’Espace Soutine de Lèves (28). Un chantier réouvert à l’occasion du travail entrepris sur la terre dans Identité(s) en 2008 et sur le corps contraint dans une future pièce sur la déportation (2007-???) .

Compagnie A\Corps - Danse Contemporaine (Mélanie Marie ...

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Compagnie de Danse Contemporaine, Melanie Marie et Nicolas Maurel..