On en parle dans la presse

Enceinte du tombeau

 

Plusieurs mois après, M. Dulomboy fit ériger le monument qui y est actuellement par l'artiste qui édifia celui de Jean-Jacques Rousseau : Lesueur Sur la face est, Marie Joly est représentée en grandeur nature, allongée sur le côté. Sur la face ouest, M. Dulomboy fit graver une épitaphe :

Marie Elisabeth Joly, femme Dulomboy, la meilleure des mères, la plus douce et la plus sensible des femmes, la plus tendre des épouses. Amante de la nature, artiste célèbre, elle décéda à Paris, le 16 Floréal an VI (5 mai 1798), âgée de 37 ans Hommes, respectez sa cendre"

Aux côtés du monument, se trouvent deux pilastres ornés de figurines en pied : Thalie versant des pleurs et Malpomène tenant un livre. Sur des colonnes et des pierres éparses, Fouquet Dulomboy fit graver vers et citations que lui inspiraient la douleur. Quelques unes, gravées trop légèrement, ont aujourd'hui disparu. M. Gaëtan Dulomboy, tailleur à Elbeuf, petit-fils du mari de l'actrice, fut un des derniers à les voir lors de sa visite, en 1855

 

Source : Agnès Bouchard Publié par les "Nouvelles de Falaise", le 20 juillet 1979

 

Vers une fin malheureuse

 

Malheureusement, elle allait connaître ensuite de sombres jours de douleurs physiques et morales. Soupçonnée de royalisme, dénoncée par Danton, elle est enfermée durant 5 mois à Sainte-Pélagie, avec d'autres artistes de la Comédie Française. À peine sort-elle de prison que sur une autre dénonciation d'un général révolutionnaire, contresignée par deux jacobins, Marie Joly se retrouve derrière les barreaux, avec Mme Devienne qui la "doublait" en français. Son mari, avec quelques amis, parvint à la faire libérer définitivement, avec promesse qu'elle jouerait au Théâtre de la république Malheureusement, après une période calme, les soucis recommencèrent. Un travail intense, de nombreuses émotions, cinq accouchements, quelques accidents secondaires et une poitrine délicate finirent d'ébranler la santé de Mme Dulomboy .

 

Les représentations au théâtre se firent plus rares et elle se consacra à l'éducation artistique de ses enfants. Malgré tout, son grand courage ne put vaincre la maladie et Marie Joly mourut d'une maladie de poitrine, le 5 mai 1798, entourée des siens, en son domicile rue Saint-Honoré à Paris. Elle avait 37 ans .

Un dernier hommage La mort prématurée de Marie Joly consterna le monde du théâtre et la région de Saint-Quentin, où elle était fort connue et appréciée. Les gazettes et journaux littéraires de l'époque firent son apologie, parmi eux M. Révarol À l'arrivée de son cercueil à Saint-Quentin, la Garde Nationale de Potigny présenta les armes et rendit les honneurs. La bière resta durant un mois dans la petite église, en attendant que le tombeau fût creusé. M. Dulomboy, choisit le point le plus élevé de la montagne, selon le désir de sa chère disparue .

 

Source : Agnès Bouchard Publié par les "Nouvelles de Falaise", le 20 juillet 1979